Palimpseste
une recherche-actions
Initié par le CCO, Palimpseste, la fabrique de l’urbain saisit les transformations urbaines et humaines majeures qui ont traversé l’Autre Soie, et l’impact de l’arrivée du projet de fabrication d’une ville inclusive. Le projet Palimpseste a pour objectif de mieux appréhender les usages des multiples acteurs sur leur quartier et de faire trace des dynamiques passées et présentes qui animent le territoire. Le catalogue d’actions, de connaissances et de ressources analytiques qui en résulte sert à nourrir et préfigurer le projet urbain qu’est l’Autre Soie.
Le projet Palimpseste s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire et proactive, réunissant des compétences et des disciplines différentes : membres du comité scientifique, étudiants en recherche, artistes, personnes migrantes, professionnels de la culture, occupants de l’Autre Soir ainsi que l’implication de multiples acteurs et habitants du territoire.
Le CCO est impliqué avec les membres du GIE La Ville Autrement dans le projet de création de l’Autre Soie, un projet d’innovation sociale et culturelle, situé dans un secteur du centre-est de l’agglomération lyonnaise, sur les villes de Villeurbanne et de Vaulx-en-Velin. Le territoire marqué par la désindustrialisation est aujourd’hui réinvesti par les pouvoirs publics dans le cadre d’un grand projet urbain pour créer un pôle économique dans le tertiaire, une offre de logements diversifiée, un pôle de transports publics, une trame verte reliant les sites naturels majeurs et une mise en valeur de «l’esprit des lieux ». Sur un même espace urbain, de nouveaux espaces de travail et de loisirs côtoient ainsi des traces du passé industriel et des migrations successives qui connaissent des destins divers entre déclassement et patrimonialisation.
Palimpseste se construit autour de plusieurs actes, correspondant aux évolutions majeures du paysage habité de l’Autre Soie.
L’Acte I a commencé en novembre 2016 lorsque le bâtiment annexe à l’ancien IUFM s’est vu accueillir des personnes migrantes originaire des camps démantelés de Calais et de la Grande-Synthe. Ce démarrage en urgence a été motivé par la nécessité de garder trace du passage de ces personnes et de leur investissement sur place. La recherche-action a été le produit de la collaboration de chercheurs en science sociale et d’un binôme d’artistes en résidence au CCO et s’est achevé avec la fermeture du CAO.
L’Acte II a pour fond de scène l’implantation du CCO à l’Autre Soie et le démarrage de l’Occupation temporaire et vise à questionner les multiples visages de ce territoire en mutation, les histoires et mémoires qui y sont attachées et qui continuent de se créer, et les rapports de voisinages préexistants ou qui ne cessent de se construire avec l’arrivée de nouveaux acteurs.
L’Acte III est une nouvelle étape sous le signe des travaux : plusieurs démolitions et constructions auront lieu. Une belle occasion, donc, d’observer et de révéler l’impact de ces transformations sur l’environnement, les individus, les groupes et leurs traces sur le futur projet. Cette phase particulière sera également l’occasion de poursuivre et élargir le dialogue avec les riverains et riveraines, les artistes et les usagers. Chaque personne aura la possibilité de s’approprier le chantier à sa façon, de l’expérimenter, le vivre selon ses propres modèles.
Le CCO à l’Autre Soie
Le CCO met en place de nombreuses actions en direction des acteurs et habitants du territoire de l’Autre Soie dans la volonté de créer collectivement un territoire inclusif et source de pouvoir d’agir. Par des actions de sensibilisation (salon de rue, rencontres du carré de soie et rencontre du 10 juin) et de médiation innovantes (résidences artistiques) couplées d’une programmation évènementielle (festival Mémoire Vive, rencontres de l’Aventure Ordinaire), le CCO affirme son ambition d’agir aujourd’hui pour construire collectivement le projet de La Rayonne à la Soie. Ces rencontres nous permettent d’impliquer les riverains, acteurs, institutions locales et plus largement les différents publics dans le processus de co-construction du projet de l’Autre Soie.
Dans la continuité de ces actions d’activation du territoire, le CCO accompagné de diverses structures assure la coordination pour deux ans, à partir de septembre 2018, d’une occupation temporaire de l’ex-IUFM. Amorcer un écosystème et des actions partenariales pilotes entre différents acteurs du territoire métropolitain tel est l’objectif de cette préfiguration de La Rayonne à l’Autre Soie. Organisé autour de quatre pôles (art-culture, ateliers, laboratoire de la ville et insertion, inclusion), les structures de l’occupation temporaire partageront le site avec le centre d’hébergement d’urgence d’Alynéa qui accueillera dès juin 2018 les personnes vivant dans le village mobile de Notre Dame des Sans-Abris installées précairement sur la parcelle du projet.
Les Partenaires
Forum réfugiés – Cosi, la DRAC Auvergne Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Université Lumière Lyon 2 – master de recherche en anthropologie, l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain (EHESS/CNRS), l’Institut Denis Diderot, le Rize, le lycée professionnel Alfred de Musset, l’Université Populaire de Lyon, la mission Carré de Soie, l’Université Jean Monet.
Avec la complicité des chercheuses Myriam Suchet, maître de conférences en langue et littérature françaises et francophones et Sarah Mekdjian, enseignante-chercheuse au département de géographie sociale l’Université Grenoble Alpes ainsi que de l’association MémoireS et de l’Université Populaire de Lyon.
— Résidence artistique Audioscope
Marcelo Valente, artiste multimédia et Magalie Rastello, designer.
Le comité scientifique
Claire Autant Dorier, maître de conférences à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, enseignante-chercheuse au Centre Max Weber et membre de l’Université de Lyon.
Bianca Botea Coulaud, maître de conférences en ethnologie à l’Université Lumière Lyon 2, responsable du master Anthropologie parcours Mobilités: hommes, temps, espaces.
Marina Chauliac, anthropologue membre du laboratoire Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain (EHESS/CNRS) et conseillère pour l’ethnologie à la DRAC Auvergne Rhône-Alpes.
Alain Chevenez, maître de conférences à l’Institut Denis Diderot de Dijon travaillant sur les questions urbaines et notamment sur la façon dont se construit la ville et sur ses acteurs invisibles.
Nadine Haltim Dubois, chercheuse inventaire Région Auvergne-Rhône-Alpes, historienne travaillant notamment sur l’architecture et la mémoire ouvrière.
Fernanda Leite, directrice du CCO.
Nathalie Ortar, anthropologue, chargée de recherche au Laboratoire Aménagement Économie des Transports à l’ENTPE travaillant actuellement entre France et Etats-Unis sur les questions du développement durable et de l’énergie au travers d’une anthropologie du quotidien et de la culture matérielle.
Michel Rautenber, directeur de la faculté de Sciences Humaines et Sociales de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, membre de l’Université de Lyon et chercheur au Centre Max Weber.
Vincent Veschambre, habilité à diriger des recherches en géographie, membre du laboratoire Environnement, ville et société et directeur du Rize.